A quoi ressemblez-vous ?

 

              « Aussi appelé « forficule », je me distingue par mon cerque que j’utilise pour me défendre ou me battre, mais aussi pour m’accoupler (pour écarter mes ailes). Mes élytres (ailes postérieures) sont transparents et nervurés, ils sont repliés sous deux courtes ailes antérieures. Je suis nocturne et plutôt farouche. Je suis l’un des rares insectes à m’occuper de ma progéniture. Au printemps, je sors du trou de terre où nous avons hiberné et où nous nous sommes accouplés pour laisser ma femelle y pondre ses œufs, attendre qu’ils aient éclos et s’en occuper jusqu’à sa mort, après quoi mes larves la dévorent. Ces larves mueront quatre fois avant de devenir adulte, ainsi un perce-oreille qui quitte une peau n’est pas albinos, mais en train de muer. »

 

Que mangez-vous, à quoi servez-vous ?

 

         « Je me nourris de parties molles de végétaux, de miellat, d’insectes mous, de charognes, mais je suis aussi utile pour faire disparaître les pucerons et les acariens. »

 

Où habitez-vous ?

 

        « Au printemps, je me cache dans les fissures et les fentes, sous le bois, les textiles, puis en septembre je retourne dans la terre pour hiverner seul ou avec une nouvelle femelle pour assurer ma progéniture. »

 

Présentez-nous votre famille:

 

        « Je fait partie de la famille des Forficulidae. Parmi nous et nos cousins, voici ceux qui sont les plus susceptibles de vous croiser au détour d’un chemin :

   Perce-oreille commun (Forficula auricularia) : Mon corps est brun-roux, mes élytres sont très clairs et bien développés, mais je suis incapable de voler. J’aime vivre dans l’humidité, sous les pierres ou les textiles abandonnés. Mes glandes dorsales peuvent sécréter une odeur repoussante, les pinces de mon cerque fortement arqué peuvent mesurer de 4 à 9 mm et pour les femelles, de 3,5 mm à 5 mm. Ma taille totale peut aller de 10 à 14 mm.

   Labia minor : Je fais partie des plus petits perce-oreille. Mes élytres clairs et bien développés me permettent de bien voler. J’aime sortir la nuit et je suis attiré par la lumière. Je vis dans des tas de compost, de fumier mais aussi dans la bouse. On ne me croise pas très souvent. Les pinces de mon cerque légèrement courbé et finement dentelé à l’intérieur peuvent mesurer de 1,5 mm à 2,5 mm et pour les femelles, de 0,8 mm à 1,5 mm. Ma taille totale varie de 4,5 mm à 5,5 mm. »

 

D’où provient votre nom si particulier ?

 

          Au XIXème siècle, beaucoup de paysans (des auteurs ont repris cette rumeur dans leurs livres) disaient que nos pinces abdominales « cerque » ou aussi appelées « forceps » pouvaient être l’outil (ou un outil ressemblant au cerque) qu’utilisaient les bijoutiers de l’époque pour faire les trous des boucles d’oreilles. Cette affirmation est erronée car d’une part, les paysans n’avaient pas les moyens de se payer des bijoux, ils n’ont donc jamais vu a quoi pouvait ressembler une pince à trous de boucles d’oreilles et d’autre part, cette pince ne ressemble tout simplement pas à mon cerque. D’autres rumeurs du XIXème siècle affirment que je pourrais percer les oreilles des personnes dormant sur l’herbe, car j’aime me glisser dans les fissures et les fentes. Cette affirmation est également fausse.